Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

ACTIVITES PROFESSIONNELLES

Conseil culinaire et
Accords mets-vins


Atelier enfants et adultes 

 

Blog sur les vins de la Vallée du Rhône  logo_cdrnews.jpg 

Blog de cuisine pour enfants
Trois petits tours et cuisinons !


PARTENARIAT 
Maison d'hôte les Santolines 

 

Translation
In english
Auf Deutsch

Liens à suivre
blogs, communautés et sites...

Pour ne rien manquer
 
twitter.jpg Follow Me on Pinterestfacebook.jpg

Au Fil Des Mois...

PANEM ET CIRCENSES !

Jeux glou et miam
de la blogosphère
 

Jeux à retrouver ici

8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 07:18
La fragaria vesca doit son nom à son exquis parfum (fragrum en latin). Les Romains consommaient déjà le fruit des bois et en faisaient des masques de beauté. On la trouvait en effet à l'état sauvage, dès la plus haute antiquité, en Amérique et en Asie, ainsi que dans les zones sub-montagneuses d'Europe occidentale. C'est au Moyen Age qu'on commencera à introduire la fraise des bois dans les jardins et les potagers, puis à améliorer sa récolte avec fumage et paillage du sol. A la Renaissance, la fraise était un fruit apprécié que l'on consommait avec de la crème pour les femmes ou du vin pour les hommes. La Quintinie, jardinier de Louis XIV, lui fit les honneurs de son extraordinaire potager.

La variété consommée jusqu’alors en France était la fraise des bois et il fallut attendre l’an 1713 pour que qu’un officier de marine au nom prédestiné, Amédée-François Frézier, découvre une nouvelle variété, aux fruits plus gros, plus parfumés et juteux. Il avait été envoyé un an plus tôt en exploration au large des côtes du littoral occidental d’Amérique du Sud et chargé d’établir des plans des fortifications espagnoles. Cet observateur curieux y repéra un fruit blanc dont il rapporta quelques plants en France : « on cultive des campagnes entières d’une espèce de fraisier différent du nôtre par les feuilles plus arrondies, plus charnues et fort velues. Ses fruits sont ordinairement gros comme une noix, et quelquefois comme un œuf de poule. Ils sont d’un rouge blanchâtre et un peu moins délicats au goût que nos fraises de bois. J’en ai donné quelques pieds à M. de Jussieu pour le Jardin royal, où l’on aura soin de les faire fructifier » rapporte-t-il dans son récit Voyage de la mer du sud. Il en confiera également quelques plants au jardin botanique de Brest…

Croisement entre la « Blanche du Chili » (fragaria chiloensis) et la fraise de Virginie (petite fraise du Québec), l'ancêtre de nos fraisiers non remontant fut implanté quelques années plus tard dans la commune bretonne de Plougastel, où il bénéficia du très favorable climat océanique, proche de son environnement d’origine. Cette nouvelle variété, le fraisier ananas (Fragaria ananassa), est devenu, par sélections successives, la variété à gros fruits que l’on cultive aujourd’hui en Europe. La fortune de la commune finistérienne était faite et une expression-label était née : les Fraises de Plougastel.
Quant à la première fraise remontante, c’est plus d’un siècle plus tard que la variété Saint-Joseph sera créée par l'abbé Thivolet, en 1893...

Depuis, pléthore de variétés ont été créées en collaboration avec l'INRA, favorisant la présence de la fraise du mois de mai jusqu'en août ! Mais n'oublions pas les anciennes et savoureuses fraises...
Des conservatoires possèdent une multitude de ces fraisiers qui se sont multipliés les siècles passés, ainsi que des collectionneurs avisés et des pépiniéristes soucieux de sauvegarder la biodiversité et notre patrimoine végétal.

Partager cet article

Repost0
15 février 2007 4 15 /02 /février /2007 15:00
C'est bientôt mardi gras, dernier jour avant le Carême, qui débute le "mercredi des cendres", soit exactement 40 jours avant le dimanche de Pâques. Pendant toute la période de Carême, l'église chrétienne voulait que l'on fît maigre. Les matières grasses interdites étaient celles à base de porc (dans les premiers temps, le beurre était autorisé pour Carême, ce n'est que par la suite qu'il vint concurrencer directement le saindoux et le lard dans la cuisine des "jours gras").

Ce jour là, il est d'usage de faire des crêpes et des beignets pour utiliser les matières grasses interdites durant le Carême (on jeûne et on prie comme dans d'autres religions monothéistes...) ainsi que les oeufs (que l'on ne récoltera dès lors que pour la Pâques). Jadis, il s'agissait de banquets mémorables réunissant famille et amis autour d'une grande tablée et de festins riches composés de viandes et de pâtisseries.

Cette tradition religieuse (comme toutes les fêtes catholiques du calendrier) se calque sur une célébration d'origine païenne : la période de Carnaval qui démarre traditionnellement de l'épiphanie pour se terminer donc à mardi gras, existe depuis l'antiquité romaine, résurgence des "orgies" du type Saturnales, Bacchanales etc...
Comme existe déjà à cette période le beignet, dont voici la recette (empruntée à Apicius): "Prenez de la fleur de farine, cuisez-la dans de l'eau chaude de façon à obtenir une bouillie très épaisse que vous étalerez sur une assiette. Quant cela aura refroidi, coupez en cubes... et faites frire dans la meilleure huile. Retirez, arrosez de miel, saupoudrez de poivre. Ce sera meilleur si on remplace l'eau par du lait". Il s'agit d'une sorte de chou frit, l'équivalent de notre pet de nonne en somme ! Contraitrement à une idée reçue, ce ne sont donc pas les Arabes qui ont inventé le beignet, même s'ils l'ont popularisé durant le Haut Moyen-âge...

Cette période en est très friande en Occident et le beignet revêt des formes multiples : pipefarces (au fromage), mistembecs (au sirop), rissoles (raviolis frits), beignets soufflés ou venteux surnommés "pets".
Les noms de beigne et beignet remonterait du reste au XIVème siècle, le premier désignant une bosse suite à un coup (buyne d'origine vraisemblablement préromane), c'est encore un terme employé de nos jours - on dit aussi une "bigne" -. Son dérivé, le beignet, est ainsi dénommé parce qu'il est enflé, bosselé...

Au XVème siècle en Italie on confectionne les "frictelle pieni di vento" selon la recette suivante : "Prenez de la fleur de farine, de l’eau, du sel, du sucre; pétrissez cette pâte qui ne doit pas être trop dure. Amincissez-la au rouleau et découpez-la en petits morceaux. Jetés, dans l’huile chaude, ils gonflent à son contact".
Les bugnes lyonnaises sont préparées de la même façon. A la même période, on trouve des beignets et rissoles de sureau, de pommes, de laurier, de sauge et même de riz.

A la Renaissance, Lancelot de Casteau, queux des princes-évêques de Liège établit la recette des "bugnolles" : de la crème est bouillie avec du beurre ; on y verse la farine, en mélangeant bien le tout. Puis on incorpore des oeufs à la pâte. On prélève des petites quantités de celle-ci à la cuillère et on les frit dans du beurre.
Très à la mode à l'époque, c'est une pratique désormais abandonnée (très difficile car le beurre se dénature à partir de 100°C). On ne frit plus aujourd'hui que dans l'huile (ou la végétaline !).


Principale source : L'Europe à table de Liliane Plouvier

Partager cet article

Repost0
30 janvier 2007 2 30 /01 /janvier /2007 14:23
Vous savez ce dont il s'agit ! Pas d'un gemme précieux mais d'un champignon enterré qui offre ses voluptueuses fragrances aux gourmands durant l'hiver !
D'hier à aujourd'hui, la truffe s'entoure d'un mystère nébuleux
, lié à sa maturation ; il existe toute une symbolique autour de ce trésor sombre (j'y reviendrai), qui se cache dans les replis de la terre, que seuls les porcs, les chiens et les "nez" peuvent détecter. Il dort au pied des chênes (autre symbole fort), enraciné depuis la nuit des temps dans les terroirs qui les dissimulent, comme dans notre gourmandise...

C’est sous la Rome antique que l’on trouve trace des premiers écrits sur la truffe, sous la plume d’illustres écrivains et historiens, tels que Cicéron, Pline, Plutarque… Dans les satires de Juvénal, la truffe semble un mets recherché, quoique dangereux pour les mœurs des jeunes gens. Une allusion précoce au caractère aphrodisiaque que l’on prêta longtemps au précieux tubercule… Ajoutons que ce dernier figurait en bonne place dans les repas donnés par Lucullus, preuve de sa richesse gastronomique, et qu’on le servait en fin de repas, mariné dans une sauce à base d’épices.

En France, il faut attendre le XIVème siècle pour voir apparaître la truffe sur les tables des princes, notamment en terre périgourdine mais aussi en Avignon, cité des Papes, car les prélats furent les premiers ambassadeurs du "diamant noir". Le duc de Berry, frère du roi Charles V, s’en régala généreusement, la cour de François Ier reconnut sa puissance sensuelle et sous le règne d’Henri II, on fit venir la truffe blanche du Piémont préparée par les cuisiniers florentins de Catherine de Médicis. Certains y voient même l’origine de la naissance du Roi de Rome, grâce à la recette qu'un officier des grenadiers de la garde confia à Napoléon Ier !

Durant tout le XIXème siècle, la truffe connaît un succès phénoménal. Célébrée par les artistes, comme Alexandre Dumas ou Georges Sand (et vénalement échangée par les hommes politiques !), ainsi que des chefs prestigieux, comme Brillat-Savarin, elle est savourée bien plus couramment qu’aujourd’hui... Car elle reste un produit de haut luxe qui se marchande sous le manteau (les marchés aux truffes sont toujours très étonnants...).
A suivre...

Partager cet article

Repost0
20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 08:56
Dès l’âge néolithique, on trouve en Europe du Nord des traces de ce qui pourrait s’avérer être les premières soupes, à base de feuilles de bouleaux. Au premier siècle, des grains de blés bouillis en font un mets consistant qui ressemblerait sans doute au porridge anglais d’aujourd’hui. Puis, l’arrivée du pain dans notre alimentation révolutionne la soupe à laquelle il a donné son nom, de "suppa" en francique hérité du néerlandais "sopen" qui signifie "tremper". La soupe est bien caractérisée par le morceau de pain arrosé d’un bouillon cuit dans un pot (d’où le terme de potage…). Une tradition qui se perpétue encore dans les milieux paysans.

Au Moyen-Age, la soupe est présente autant chez les petites gens qu'au cours des gangantuesques repas en cinq services de la seigneurie. On la consomme à base de végétaux divers (poireaux, oseille,chou, oignon, ortie, arroche...) : c'est la "soupe trempée" ; ou l'on y ajoute du miel, des épices ou du vin (on faire encore "chabrot" dans de nombreuses régions de culture vigneronne).

Au XVIIème siècle, la soupe reçoit ses lettres de noblesse en devenant consommé, crème, velouté ; on voit également l'arrivée en France des potages de pâtes d'Italie.
La soupe
est mise à l'honneur sur les tables des monarques et des grandes familles à travers toute l'Europe (parla suite, on dénombrera même jusqu'à trois ou quatre soupes pour débuter un repas !) avec pour but d'exciter les papilles et de mettre en appétit.

Au XIXème siècle, des médecins tentent d’améliorer l’alimentation des ouvriers par l’apport de légumineuses nutritives et l’ère industrielle voit l’avènement des soupes instantanées. En 1883, un suisse Julius Michaël Johannes Maggi élabore des farines à base de lentilles ou de pois et remporte un franc succès avec ces potages "minute". Une réussite enviée par un dénommé Heinrich Knorr qui se lance peu après dans la soupe toute prête.

Dans les années 1980 apparaît un nouvel emballage préservant les qualités nutritionnelles de la soupe : le pack (on dit encore la brique) qui protège de la lumière favorise un regain d’intérêt pour ce plat traditionnel et les industriels nous servent des recettes de plus en plus élaborées. Et ce d'autant plus depuis les recommandations officielles des "10 fruits et légumes par jour" !

Soupes, potages, bouillons, veloutés sont de plus en plus cuisinés et savourés, froids ou chauds. Même les plus grandes toques les remettent à leur carte avec toujours plus de sophistications, d'associations de textures et de mélanges de saveurs... Et les produits "nobles", comme la truffe, le homard ou le caviar investissent désormais les soupes, sans complexe !


Partager cet article

Repost0
3 janvier 2007 3 03 /01 /janvier /2007 19:27

Sans doute originaire des plaines de l’Est de la mer Caspienne, l’ail (du celte « all » qui signifie chaud, brûlant) s’est propagé à travers l’Asie et l’Europe au gré des migrations humaines. On trouve trace du liliacé dès 3000 ans avant J.C. en Chine et au Moyen-Orient ; dans l’Egypte ancienne, l’ail était réputé pour la force donnée à ceux qui le consommaient, à commencer par les bâtisseurs de pyramides. Cette même réputation lui valut d’être un aliment privilégié des soldats, athlètes et lutteurs de la Grèce Antique, Aristophane et Hippocrate ont mis également en évidence ses qualités « médicamenteuses » ; seuls les classes supérieures dédaignaient cette « rose puante », à l’haleine repoussante (il semble même que l’accès aux temples ait été interdit à ceux qui en avait mangé…). On retrouvera longtemps (chez les Romains, puis dans l’Europe médiévale, et plus tard, dans l’Angleterre victorienne) cette distinction entre un usage populaire très développé et une répugnance de la part de la « haute société »…  De même qu'on a pu lire cette allusion chez Shakespeare ou Cervantès.

Sa saveur relevée et ses bienfaits réels ou supposés en font un condiment fort usité au Moyen-Age ; on le mâchait même pour repousser les épidémies de peste ! Bien plus tard, lors de la peste de Marseille en 1762, 4 voleurs dévalisèrent les demeures, immunisés grâce à une boisson à base d'ail. Arrêtés et condamnés à mort, ils eurent la vie sauve en révélant la recette de leur élixir. Cette boisson est depuis connue comme le « vinaigre des 4 voleurs » et est utilisée comme antiseptique. On lui a aussi reconnu des effets contre la lèpre et la grippe.
Il est, bien entendu, un remède contre le mal (les sorcières, les voleurs, le diable et les vampires) et une protection contre les coups du sort (les guerriers contre les assauts de l'ennemi, à l'image des guerriers romains qui portaient toujours une tête d'ail autour du cou, les voyageurs contre les périls de la route, les marins contre les naufrages, ou encore les toréadors contre les charges du taureau).

Parmi les autres propriétés de l’ail, ses vertus soit disant aphrodisiaques, popularisées par Pline l’Ancien, furent corroborées notamment par Henri IV, grand amateur de cette puissante saveur (on disait de lui qu’il avait « une haleine à terrasser un boeuf à vingt pas » !) et qui en abusait pour honorer ses conquêtes féminines !

En Sibérie, terre originelle de l'ail, celui ci avait une telle valeur qu'on payait encore au XVIIIème siècles ses impôts en ail !

 

 

Partager cet article

Repost0
16 décembre 2006 6 16 /12 /décembre /2006 13:52

En France, la bûche est LE dessert incontoournable des tables de Noël, une tradition que ne partagent pas nos voisins européens. Cependant, son origine réside dans une célébration partagée dans toute l’Europe (le « ceppo » italien comme le « yule clog » en Grande Bretagne) : il s’agissait jadis d’une bûche véritable que l’on faisait brûler en hiver, à l’époque de Noël.
Les pays nordiques fêtent depuis toujours l’avènement de la lumière au moment du solstice d’hiver, dernier jour le plus long et le plus sombre de l’année (voir l’article d’Hervald Rambert sur le Solstice dans notre rubrique « Traditions »). Durant la cérémonie du Licht des anciens Germains, de la célébration de Yule des druides celtes, flambait un gigantesque tronc en l’honneur du Soleil renaissant, astre gage de fertilité et d’énergie. Les premiers chrétiens ont substitué à cette fête celle de Sainte Luce ou Sainte Lucie (le 13 décembre), dont le nom, qui vient du latin lux, lucis, rappelle encore la lumière…

Jusqu'au dernier quart du XIXème siècle, la bûche de Noël était un tronc ou une vieille souche de hêtre, d'ormeau, de chêne, d'olivier (en Provence) ou d'un arbre fruitier, symbole d’abondance, tel le prunier ou le cerisier, et l’on choisissait la portion du tronc la plus épaisse : la « coque » (dans quelques provinces, le dessert était toujours surnommé « coquille » au début du XIXème siècle).
Dans certaines régions de France, on plaçait autant de bûches dans l'âtre que de personnes habitant le foyer. Plus le bois était dur, mieux cela valait car la bûche devait se consumer toute la soirée, sans que le feu ne s'éteigne (à défaut, de grands malheurs risquaient de s’abattre sur le foyer). Dans certaines régions, elle devait même brûler pendant trois jours (on nommait alors la bûche « trefeu » ou « frefouet » signifiant « trois feux » ; on retrouve cette appellation en Normandie, en Lorraine, en Berry…) et on a parfois vu des feux que l'on entretenait durant les douze jours des fêtes de Noël ! Nommée « kef nedelek » en Bretagne, « trifougeau » en Poitou, « suche » en Bourgogne, « tronche » en Franche-Comté, « calignaou » (signifiant « bois d’olivier » en provençal) ou « cossa » (« bûche » en occitan) dans le Sud…, la bûche a longtemps revêtu dans tout l’hexagone une signification éminemment protectrice.

Au Moyen Age, elle était peinte, décorée de rubans ou de verdure puis le plus jeune, le plus vieux ou le maître de famille l'allumait dans l'âtre, le soir de Noël, peu avant minuit, et procédait à des libations en l'arrosant d'huile, de sel et de vin cuit (cette humidification permettait aussi de ralentir la combustion de la bûche). Sa lumière et sa chaleur accompagnaient les histoires et prières dites au coin du feu.
On avait coutume de frapper la bûche : plus on la frappait, plus il y avait d'étincelles et les étincelles représentaient le nombre de grains des récoltes à venir. Les tisons et les cendres de cette bûche étaient conservées toute l'année car elles étaient supposées guérir les maladies, protéger la maison contre l'orage, la grêle, l'incendie, la foudre, les pouvoirs maléfiques du Diable et apporter paix, fortune et harmonie. On en éparpillait également dans les champs pour garantir de bonnes récoltes (aujourd’hui encore, les jardiniers savent que les cendres fertilisent la terre et préservent les cultures de certains nuisibles…).

La disparition de cette tradition coïnciderait avec celle des grands âtres, remplacés progressivement par les poêles en fonte. La traditionnelle bûche de Noël fut alors remplacée par une plus petite devenue élément de décoration centrale de la table de Noël ; elle servait parfois même de « sabot de Noël » : creusée en son centre, elle accueillait les présents échangés à Noël.
Quand la bûche de Noël, symbole de renouveau et de prospérité, est-elle devenue une gourmandise ? Plusieurs opinions s’affrontent : Les auteurs de La grande histoire de la pâtisserie française reconnaissent en Antoine Charabot, parisien, l'inventeur de la bûche pâtissière en 1874. Mais pour Maguelonne Toussaint-Samat, l'inventeur serait « le plus célèbre pâtissier de la Belle Epoque », Pierre Lacam, auteur d'un Mémorial de la pâtisserie et des glaces, publié en 1898. D'autres versions circulent encore pour certifier d'une origine parisienne ou lyonnaise se situant entre 1830 et la fin du 19ème siècle...

Partager cet article

Repost0
13 décembre 2006 3 13 /12 /décembre /2006 12:40

Plante indigène d’Amérique du Sud, le cacaoyer est présent sur ces terres lointaines depuis plus de 6000 ans ! Introduit au Yucatan (Mexique) par les Mayas, le cacaoyer soutient l’économie locale : sa culture est organisée et ses fèves constituent la monnaie d’échange officielle.
Le cacao devient ensuite une boisson sacrée dédiée à la divinité aztèque Quetzalcoatl : la légende raconte que le dieu serpent à plumes offrit le cacaoyer aux Incas pour saluer le courage d’une princesse aztèque. Cette boisson divine donne lieu à des cérémonies religieuses et est réservée aux dignitaires de l’empire. Du mot aztèque tchocolatl ou xocoatl (lui-même dérivé du maya), « choco » signifie bruit et « ati », l’eau, l’étymologie du chocolat est liée au bruit que fait le fouet qui dissout et fait mousser le chocolat dans l’eau chaude, selon la pratique ancestrale.

Au début du XVIème siècle, la conquête du nouveau monde par les Espagnols ouvre la porte du cacao aux « conquistadores ». L’explorateur Hermann Cortès comprend aussitôt l’intérêt économique et stratégique du cacao en précisant au roi Charles V qu’ « une tasse de cette précieuse boisson permet à un homme de marcher un jour entier sans manger » !
Les premières cargaisons commerciales de fèves de cacao arrivent en Espagne en 1585. Elles constituent une denrée rare et chère, réservée à la consommation royale et ecclésiastique. Aux fèves moulues, les moines chargés de la fabrication du chocolat ajoutent le sucre qui enlèvera l’amertume et rendra le breuvage suave aux palais européens… Par la suite, le chocolat est stocké sous forme de tablettes, mais toujours consommée sous forme de boisson.

La production s’étend d’Amérique du Sud au continent africain, participant, comme le sucre, à l’essor de l’esclavage, et sa consommation gagne peu à peu toute l’Europe, d’abord en Hollande et en Italie (les chocolatiers de Turin deviennent des experts dans l'art de le préparer et à la fin du 17ème siècle, 350 kg de chocolat sont exportés chaque jour en Autriche, en Suisse, en Allemagne et en France).
Deux reines contribuent en France au succès du chocolat : Anne d’Autriche, fille du roi d'Espagne, impose son goût pour ce mets exotique dès son mariage avec Louis XIII, en 1615, mais surtout après le décès de celui-ci, quand elle prend la régence du royaume. Son amant, le Cardinal de Mazarin emploie lui même un chocolatier personnel recruté en Italie. Marie-Thérèse d’Autriche, autre princesse espagnole, épouse Louis XIV en 1660 et introduit à la Cour la précieuse boisson, qui devient alors très à la mode. Le roi Soleil permet au sieur David Chaillon d'ouvrir sa première boutique à Paris, où il pourra vendre une composition nommée "chocolat".

A la même période s'ouvre à Londres la première chocolaterie. Son propriétaire, un pionnier français anonyme y démocratise la consommation du chocolat et lance la mode des chocolate houses, tel le Cocoa Tree fréquenté par les hommes politiques. Les Anglais innovent : ils remplacent l'eau par de l'oeuf, du vin et du lait. Ils y ajoutent parfois de la fécule pour alléger les graisses. En 1674, ils inventent l'ancêtre du chocolat à croquer sous forme de « chocolat en boudin à l'espagnole ».
Le XIXème siècle voit l’industrialisation du chocolat et la naissance de sociétés aux noms toujours évocateurs : celle du Suisse Philippe Suchard, du Français Antoine Menier, de l’Anglais John Cadburry ou encore du Hollandais Caspar Van Houten : ce dernier parvient à séparer les différents éléments du cacao, en obtenant notamment une masse de beurre de cacao plus ou moins pure ainsi qu'un pain de chocolat très dur que l'on réduit en poudre : le cacao en poudre est né ! Quant au beurre de cacao qui fond à la température de la bouche, il permet l'essor d'une nouvelle industrie, celle du chocolat à croquer. De plus, Van Houten élimine l'acidité du cacao et l'aigreur de la poudre.

C’est au cours du XIXème siècle que naissent bon nombre d’innovations gourmandes : la tarte au chocolat viennoise (Sacher Torte), la gianduja** turinoise, l’invention suisse du chocolat au lait, le conchage* signé Rodolphe Lindt, la barre de chocolat en provenance des Etats-Unis, le bonbon de chocolat belge, fourré de praliné, de caramel ou de crème fraîche, etc…
::::
*Le conchage est un phase durant le processus de fabrication du chocolat ; il consiste à écraser la pâte de cacao en ajoutant du beurre de cacao pour apporter fluidité et souplesse, finesse et onctuosité au chocolat.

** Mélange très onctueux de chocolat, de sucre glace et de noisettes grillées, broyées et incorporées à sec et à cru, ce qui donne une texture et une consistance particulières à cette préparation proche du praliné.

Partager cet article

Repost0

Article ? Recette ?